jeudi 6 novembre 2008

« Meurtre conjugal dans un appartement parisien, 2000 » (roman-photo), par Céline Catucci



Photo Y.Vigouroux, « Exposition Foto Povera 4, Paris, 4 oct. 2008 »




« Meurtre conjugal... » (sur la photo, il s'agit de la frise en noir et blanc, en bas) : j'ai d'abord présenté ce roman-photo criminel, réalisé au Lomo LC-A, dans l'exposition « Lomographie, vues de Paris - 2000 » à la fondation Gilbert Brownstone, à Paris (remerciements à Samantha Barroero, commissaire d'exposition) ; je l'ai à nouveau exposée à Pertuis dans « Le Goût du noir, Festival du roman noir » (2002), et à l'occasion de « Foto Povera 4 off », en octobre dernier.

Voici ce que cette séquence a inspiré à Céline Catucci :


« "Ce soir, je tue ma compagne" dit le serial-killer frustré de ne pas trouver une victime idéale. De nos jours, rien à se mettre sous la dent. Arpenter Paris avec le Lomo à la main de manière monomaniaque excite les papilles. La traquer, l'épier telle une fouine, lui voler ses moments intimes du quotidien, découvrir ses gestes, les connaître, les apprendre, les archiver, est un délice. Prendre en flag, ce petit rien qui exprime tout d'elle. "Mais ce soir je tue ma compagne". Je formule, j'organise, je deviens voyeur et fétichiste. J'arbore un masque et j'attends. Je l'attends dans notre quotidien car je veux la libérer. Ce sont des images instantanées, qui seront comme des souvenirs de vacances. Mais la bête se débat, je n'arrive pas à la tuer, le poignard n'est pas suffisant. Elle se prête au jeu de manière étonnante. La corde du cluedo est excellente, elle l'achève. C'est du Bertillonnage. " Il poignarde sa compagne et s'endort tranquillement" chantent les Béruriers Noirs. Mais tout ceci n'est qu'un film, digne d'un snuff-movie. Bientôt tu pourras marcher sur ta victime….[NB : dans la première exposition les dalles en plastiques étaient posées sur le sol] »

(Céline Catucci)


Remerciements à Céline Catucci, et bien sûr à Anne-marie, l' « actrice » de cette sombre séquence...

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