« Canari, 2008 »
Selon moi, ces images sont l' illustration littérale de l'enfermement du sujet par la prise de vue et surtout ironique de la formule consacrée utilisée par les photographes face aux modèles prenant la pose : « Ne bougez pas, le petit oiseau va sortir !... ». Ce qui est ici impossible.
Dans les images de Benoît, la trame du papier et le maillage formé par les barreaux de la cage ne font plus qu'un. L'écran dissimule autant qu'il révèle, perturbe la perception du sujet autant qu'il l'encourage, la stimule.
Pourquoi choisir un tel sujet ? Parce que c'est une forme d' « exotisme prolétaire »* déclare-t-il. Pourquoi pas ? Je m'y reconnais, m'y identifie en tout cas, comme Benoît, et pour ma part très sentimentalement : ces canaris incarnent pour moi, je l'ai déjà écrit, comme tant d'autres animaux domestiques , « la fragilité de l'idéal ».
Benoît aime que « ses images soient maltraitées par les procédés photomécaniques », et revendique le fait que son « rapport à la trame soit transgressif », une trame qui ressemble alors alors « un tissu que l'on aime autant que l'on malmène. »
Photo Benoît Gehanne,
« Canariloupe, 2008 »
* Propos recueillis à Paris, le 8 août 2008.
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