Photo Mathieu Harel-Vivier, "Sur l'écran 2, 2006"
(tirage argentique sur papier perlé, 31 x 41 cm)
Pour réaliser Ses sténopés, Claire Lesteven utilise une citerne d'eau percée ; le duo Felten-Massinger utilise une caravana obscura (une caravane transformée en camera obscura) ; Jeff Guess utilise sa bouche comme réceptacle et obturateur...
Bien que son appareil-sténopé soit plus traditionnellement en carton, le dispositif imaginé par Mathieu Harel-Vivier est tout aussi original. Ce dernier se met en effet en scène, face à cette première camera obscura enregistreuse, dans une seconde boîte qui est le théâtre primitif et paradigmatique de celle-ci. Le drap tendu évoque clairement ceux utilisés par les pionniers de la photo).
Le sténopé devient un espace habité, où évolue le corps de l'artiste, au rythme d'une lente chorégraphie lumineuse, de flous filés. Mathieu cite ainsi, et donne littéralement corps, au processus originaire de la photo. Son sténopé ressemble à une fabrique d'images mentales dont il serait à la fois le metteur en scène et l'acteur...
Comme dans les autoportraits d'Arnulf Rainer, « le temps d'attente du photographe rentre [...] à part entière dans la photographie. Un double rapport au temps s'instaure, alors : je pose et je fais la pause du temps. » (Mathieu Harel-Vivier, « Figure de l'absence, une pratique du sténopé », mémoire de Master d'arts plastiques, Université Rennes 2, année 2006-2007, p. 9)
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