« Belgrade, s. d. » (appareil numérique) /
« Italie, s. d. » (Diana)
Du Diana au numérique. Il s'agit d'une transition naturelle et non d'une rupture.
La série « De nulle part », exposée dans Foto Povera, au CPIF, en 2006, avait été réalisée par Didier Cholodnicki avec un appareil Diana, ce boîtier en plastique que Nancy Rexroth a utilisé dès 1970, et qu'elle aime nommer sa « machine à poésie ».
Soucieux de ne pas s'enfermer dans un protocole formel figé, Didier a abandonné son appareil-jouet pour un boîtier numérique. Les photos prises à Belgrade ressemblent toutefois beaucoup à celles de la série « De nulle part ».
Première similitude, le format des images reste carré. Elles ont aussi été imprimées à l'aide d'encres pigmentées sur papier coton. On y retrouve, parfois, les même flous, la même perception fluide et straight de l'espace urbain. Les zones de netteté glissent sans cesse vers des zones des flou... Le vignettage a toutefois disparu. Comme le reconnaît le photographe, cette série fut une étape transitoire vers les photos prises en Inde.
Dans les images réalisées à Pondichéry, d'une facture beaucoup plus classique, plus « précisionniste », la vision de Didier s'apparente toutefois toujours, à ce « documentaire poétique » (et pour citer à nouveau Jean-André Bertozzi) que j'évoquais récemment à propos de l'exposition de à l'ARDI.
Le point de vue est souvent centripète, plus de diagonales fuyantes... Les couleurs sont plus saturées, mais il est vrai que la lumière de l'Inde est radicalement différente de celle des villes de l'Europe de l'Est, dont la brumeuse grisaille unifiait autant que l'usage d'un Diana la vision.
Si les moyens sont différents, Didier m'a confié que « dans son cerveau, les images restent virtuellement les mêmes ».
« Indias Orientalis ». Exposition de photographies de Didier Cholodnicki à l'Artothèque municipale de Grenoble, Bibliothèque Kateb Yacine, 1 cour des Erables, Grand'Place, du 15 janvier au 8 mars 2008.
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