Photo Yannick Vigouroux,
« Cône de signalisation, Gare de Saint Quentin-en-Yvelines, 24 avril 2079 »
(Sténopé numérique / Digital Pinhole)
C'est juste un cône de signalisation dont le rôle est justement d'attirer l'attention du regard : délimiter une zone interdite, dangereuse...
Certains objets contemporains ressemblent à des oeuvres d'art post-modernes, des ready-made, dont le prosaïsme ne fait que renforcer la beauté.
« Cela l'étonne toujours de se surprendre penché sur les petites choses, tellement attaché aux détails. Il se rappelle les vieilles cravates qu'il a jetées il y a dix ans, la couleur d'un timbre du Congo Belge, orgueil d'une enfance philatéliste. Comme si au fond de sa mémoire il savait exactement le nombre de cigarettes qu'il a fumées dans sa vie, le goût de chacune d'elles, le moment où il les a allumées, l'endroit où il a jeté leur mégot. »
(Julio Cortázar , Les Armes secrètes, 1963)
C'est une des interrogations et type de réminiscence que je rencontre souvent, consciemment ou non, quand je photographie. Et tout particulièrement lorsque je cadre, et fais la mise au point...
Mais aussi lorsque que j'essaie – cette fois sans appareil-photo – de porter un regard différent, moins conventionnel qu'à l'habitude, sur mon environnement quotidien... J'éprouve toujours dans les deux cas, avec ou sans appareil-photo, un léger vertige, en apparence insignifiant, mais en profondeur si déstabilisant, subversif....
Photographier, est-ce inventorier les flous de nos fausses certitudes ?
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