mercredi 2 juillet 2008

« In the Eye of the Beholder » de Julie Vola (la suite)

Photo Julie Vola,
de la série « In the Eye of the Beholder », 2008
(Holga)




« Bonjour,

A la lecture de votre dernier post sur le blog Foto Povera, je me suis dit que cette image vous plairait peut-être. C'est avec plaisir que "je vous l'offre"...

Je viens de passer mon diplôme [de l'ENSP d'Arles]. Depuis votre article sur ma photo, ma réflexion autour de mon travail a un peu évolué. Je ne me référence plus aussi explicitement à Serge Tisseron, bien que ce qu'il a écrit dans Nuage/soleil (1994) reste important pour moi. Mais voici l'état de ma réflexion aujourd'hui :

pour commencer le titre est désormais réduit à " In the Eye of the Beholder " ("éliminer le superflu") - définition. Beholder : (nom) une personne qui prend conscience (de choses ou d'évènements) au travers de ses sens, plus particulièrement la vue. Behold (verbe) : percevoir à travers l'utilisation de ses facultés mentales; saisir. (To perceive through use of the mental faculty; comprehend). Hold : détenir, emprise.

Ma pratique photographique est celle de la déambulation, un parcours dans la nature à travers une recherche atmosphérique portée sur l'effet d'apparition d'un élément naturel, d'une lumière, d'une couleur.

Ces photographies sont des paysages intérieurs. Je cherche à reproduire les paysages tels qu'ils m'apparaissent et non tels qu'ils sont. J'utilise un Holga, comme une machine de vision ("une machine à poésie" comme le disait Nancy Rexroth), car cela correspond mieux à ce que je vois.

Marc Trivier, dans Lost Paradise (2002), parlait de paysages rétiniens à propos de son Brownie, qui produisait des images qui correspondaient à ce qu'il avait vu. Il y a quelque chose de l'ordre de l'évocation, de la mémoire, du souvenir que l'on a, de nos propres paysages intérieurs. Je souhaite rendre compte de l'activité imageante du regard car lui seul institue véritablement l'environnement en paysage. "Le paysage en tant que tel n'existe que dans l'œil de son spectateur. " (Schlegel). C'est un rapport romantique que j'ai au monde dans ce travail, je l'avoue, mais aussi dans mon rapport au paysage en général. J'essaie avec mes images d'être dans le monde, dans le paysage et non juste devant.

Pour le diplôme, j'ai créé un accrochage "en constellation" sur un mur de 7 m. Celui-ci a permis de jouer sur plusieurs rapports, notamment sur un rapprochement du regardeur, grâce au petit format et à l'encadrement il y a un resserrement qui permet qu'un rapport intimiste se forme (enfin j'espère), chacun construisant son propre parcours visuel...

J'espère que l'image vous plaira.

Amicalement,

JuLie Vola (10 juin 2008). »



http://www.julievola.com



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