mercredi 2 juillet 2008

« Foto Povera n'est pas une règle du jeu », par Marion Delage de Luget

Photo Yannick Vigouroux,
« Hermanville-sur-Mer, Normandie, 1999 »,
de la série « Littoralités »
(Box 6x9)




« Foto Povera ?


Ce n’est pas une règle du jeu. Parce qu’il n’y a pas d’idéal à atteindre, aucun but préétabli, et c’est là tout l’intérêt de la démarche. Foto povera est un performatif. Cela veut dire qu’il n’y a pas, pour réussir cette photo pauvre, d’autres recettes que celle de l’expérimentation. Faites le ; et Kurt Schwitters le rappelait à ses élèves : faites le comme jamais personne ne l’a fait avant. Pareil : Foto Povera ne s’enseigne pas, pas autrement que comme un état d’esprit. Foto Povera, c’est, comme on dit, ce certain regard qui ne clôt pas la grille de lecture selon les références historiques, ou la reconnaissance technicienne. C’est cette possibilité que seule permet la transversale de lutter contre la rigueur trop orthogonale de la norme. C’est cet espace pratique, théorique, que l’on nous propose de nourrir pour décloisonner une fois pour toute ces catégories dépassées qui font dire d’une photo qu’elle est bonne ou mauvaise. Ni haut, ni bas, disait Denis Hollier ; Foto Povera est cette respiration qui permet d’envisager le monde sans contraintes hiérarchiques. »


(Marion Delage de Luget)

Aucun commentaire: