Photo Yannick Vigouroux,
« Paris, 2000 », de la série « Underground »
(Lomo L-CA)
Walker Evans, dans les années 1930, fut le premier à prendre des photos « volées » dans le métro new-yorkais (un déclencheur souple relié à a sa main courait sous sa manche, jusqu'à un minuscule appareil-photo dissimulé dans son imperméable troué au niveau du ventre.
Les images ne furent rendues publiques et publiées que trente plus tard, parce que les personnes (hélas) étaient parfois décédées, ou si elles étaient toujours en vie, avaient physiquement beaucoup changé.
Lorsque j'ai commencé à prendre ces photos au Lomo dans le métro parisien au début des années 2000, j'avais en tête les innombrables images d'Evans. Selon moi, sa démarche n'était pas du tout assimilable à du voyeurisme douteux, à une transgression illégitime de la sphère du privé (en plus le métro est un lieu public...). Au contraire, l'Américain rendait justice et hommage à « L'Homme du commun à l'ouvrage », pour reprendre l'expression chère à Jean Dubuffet.
Ne pas confondre l'attitude des paparazzi traquant les célébrités, et celle des photographes ne s'intéressant qu'à « L'homme du commun » et évoquant son quotidien ! Le droit à l'image, s'il était mieux compris, mettrait fin à l'insipide galerie de portraits hiératiques que nous impose trop souvent l'art contemporain...
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