Se référant explicitement à la belle introduction de Nuage / Soleil du photographe Bernard Plossu (éditions Marval, 1994), rédigée par le psychanalyste Serge Tisseron, qui oppose notamment l' « image sensationnelle » si prisée par l'amateur, à l' « image-sensation » prisée par la majorité des acteurs de la Foto Povera, Julie Vola déclare :
« Il y a quelque chose de l'ordre de l'évocation, comme un souvenir vague mais familier, une sensation d'être, dans la conscience d'une connaissance indicible.
Ma perception de l'image que notre société donne aujourd'hui du paysage est celle d'un espace grandiose, net et précis et presque intouchable, c'est une façon de l'objectiver, d'être "devant" le monde, j'essaye avec mes images de trouver le moyen d'être "dans"de, de créer des images qui sont le prolongement du sentiment de participation au monde, "ce moment de joie et d'émotion intense qu'accompagne la sensation fugitive de beauté ou de transparence du monde." »
Ce sentiment « fugitif de beauté ou de transparence », se caractérise formellement dans les photos de Julie Volta par le côté à la fois figé et fluide de l'enregistrement ; la scène est nette, mais du fait de la qualité médiocre de l'optique en plastique, elle ne l'est que partiellement, car le centre est généralement plus « piqué » que le » reste de l'image dont la précision se dilue progressivement dans le vignettage des bords du carré.
Des caractéristiques que l'on retrouve notamment dans les photos prises avec un semblable appareil-jouet, par Olivier Péridy, Didier Cholodnicki et Daniel Challe qui vient de publier un nouveau livre, évoquer dans mon texte précédent, Fuga, aux éditions Filigrannes.
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