mercredi 2 avril 2008

« Quand le téléphone sonna... »

Photo Yannick Vigouroux,
« Le livre, Caen [Le Chemin Vert], mars 2008 »
(Sténopé numérique / Digital Pinhole)



« Quand le téléphone sonna, j'étais en train de me laver les dents. »

(Antonio Tabucchi, Nocturne indien, 1984)


Dans sa traduction française, p. 52 (éd. 10/18), la phrase apparaît au milieu du récit, alors que chez Raymond Carver, elle constitue l'amorce fondamentale d'une nouvelle, comme il l'a reconnu dans Les Feux, dès les premières lignes :

« Il était en train de passer l'aspirateur lorsque le téléphone sonna.»


Bien sûr, l'action, la proposition sont inversées, mais quels airs (littéraire, en tenant compte du décalage par rapport à la version originale du à la traduction) de ressemblance !

Antonio Tabucchi a-t-il lu Raymond Carver ? (ce que semble confirmer la situation très prosaïque du personnage inconfortablement obligé d'ouvrir ensuite la porte de sa chambre d'hôtel, la brosse à dents entre les dents...).

Le quotidien, dans ce qu'il a de plus banal : voilà justement l'un des sujets de prédilection des adeptes de la Foto Povera.

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